Améliorer le diagnostic dans les soins contre le cancer au Canada
Comment la recherche a commencé
En novembre 2019, All.Can Canada a organisé une première table ronde multipartite pour partager les conclusions d’une enquête pancanadienne sur les principaux domaines d’inefficacité des soins contre le cancer au Canada et s’entendre sur les priorités d’All.Can Canada. Les participants à la table ronde ont convenu que le domaine prioritaire à privilégier devrait être d’assurer un diagnostic rapide, précis et approprié comme point d’entrée dans le système de soins contre le cancer.
Comprendre l’expérience actuelle du diagnostic des patients canadiens atteints de cancer
La première étape a consisté à réaliser une analyse environnementale pour comprendre l’état actuel de l’expérience du diagnostic du cancer au Canada. Plus précisément, il s’agissait d’identifier les résultats les plus importants pour les patients, d’examiner les pratiques prometteuses en matière de diagnostic du cancer et d’explorer les domaines d’inefficacité du processus de diagnostic du cancer qui représentent des possibilités d’amélioration. Cette recherche a eu lieu de juin 2020 à mars 2021 et comprenait une revue de la littérature, trente entrevues qualitatives avec des survivants du cancer et une enquête auprès des prestataires de soins de santé de tout le Canada.
Principaux résultats
Cette figure est un aperçu de ce que nos recherches ont révélé être l’état actuel du processus de diagnostic pour les Canadiens.
3 novembre 2021
4 minutes de lecture

À partir du moment où une personne tente d’interagir avec un professionnel de la santé au sujet d’une suspicion de cancer jusqu’au moment où elle reçoit son diagnostic, sept résultats sont cruciaux.
1. Rapidité du processus L’élimination des retards inutiles dans le processus de diagnostic du cancer aura un impact positif sur la santé mentale et le bien-être d’une personne et pourrait améliorer les résultats en matière de santé. Des voies d'orientation rapides et des rôles optimisés pour les laboratoires et les centres de diagnostic, y compris la télépathologie, contribuent à y parvenir.
« Obtenir des résultats rapidement n'a peut-être pas beaucoup d'impact en termes de survie, mais je pense qu'en termes de qualité de vie et d'expérience de diagnostic, c'est très important"».
– Femme de 67 ans, survivante du cancer du sein
2. Préoccupations validées par les prestataires de soins primaires Les prestataires de soins primaires doivent prendre au sérieux les préoccupations des patients et initier les orientations appropriées. Soutenir les prestataires de soins primaires avec des aides à la décision clinique, des outils d’évaluation des risques, des parcours de soins standardisés et une formation des prestataires sur les types, les symptômes et les parcours du cancer sont des opportunités d’amélioration.
« La chose la plus importante que j’ai entendue dans tout ça, c’est que tu es jeune, tu vas bien. J'avais vingt-neuf ans lorsque j'ai reçu le diagnostic. Si les gens continuent de s’en débarrasser, nous allons rater une tonne de choses. Cette discrimination fondée sur l’âge et le manque de sensibilisation des médecins… cela pourrait faire la différence entre sauver ou non la vie de quelqu’un ».
– Femme de 30 ans, survivante d’un mélanome
3. Excellente communication patient-prestataire Les prestataires et les patients doivent communiquer efficacement tout au long du processus d’investigation des symptômes afin que les patients restent informés, gardent le contrôle et se sentent pris en charge. Heureusement, les compétences en communication des prestataires peuvent être continuellement améliorées.
«Le spécialiste est arrivé en trombe et a dit que cela pourrait être un cancer, que vous deviez faire une biopsie, puis il est parti. Ce fut l’un des moments les plus émouvants de ma vie et je ne pourrais même pas vous dire à quoi il ressemblait. La technologie m'a demandé : puis-je t'apporter de l'eau ? Puis-je te serrer dans mes bras ? C'était comme l'humanité quand j'en avais besoin. Je comprends qu’ils sont occupés et que le temps presse, mais je ne me sens tout simplement pas pris en charge par les médecins ; Je me suis senti pris en charge par le personnel ». – Femme de 40 ans, survivante du cancer du sein
4. Communication efficace entre prestataires Pour assurer la continuité des soins dans un système de diagnostic discontinu, les prestataires de soins de santé, y compris les médecins de premier recours et les oncologues, doivent communiquer efficacement entre eux s’ils veulent rester au courant de la trajectoire diagnostique d’un patient et prendre des décisions éclairées et opportunes concernant ses soins. La technologie est essentielle pour atteindre ce résultat.
« Une personne dans cet établissement vous dit que vous avez besoin d’une biopsie et quelqu’un d’autre dans cet autre établissement vous dit que non… comment cela peut-il être urgent et nécessaire dans une clinique mais pas dans une autre ?
– Femme de 38 ans, survivante du cancer du sein
5. De meilleures informations Les patients ont besoin d’informations claires et accessibles tout au long du processus de diagnostic. Le type et la quantité d’informations varient selon l’individu et selon la phase du parcours de diagnostic.
« À ce moment-là, vous n’avez pas envie d’écouter une dissertation de trente minutes sur ce qu’est le mélanome. Vous allez juste merde, d'accord, qu'est-ce qu'on fait à ce sujet ?»
– Homme de 64 ans, survivant d’un cancer du mélanome
6. Soutien psychosocial intégré Pour faire face à la menace imminente d'un diagnostic de cancer, un soutien psychosocial doit être disponible et intégré dès le début aux soins des patients, parallèlement aux tests de diagnostic et aux procédures médicales.
« Ce n’est pas seulement mon sein qui est atteint du cancer, c’est mon corps et mon cerveau, vous savez. Il faut donc soigner tout le corps, on ne peut pas se contenter de soigner le mal ».
– Femme de 40 ans, survivante du cancer du sein
7. Soins intégrés Un coordonnateur de soins dédié qui travaille au sein d’une équipe multidisciplinaire pour aider à naviguer dans le processus de diagnostic permettrait de remédier aux inefficacités et d’améliorer l’expérience des patients, ce qui permettrait un diagnostic plus rapide et plus précis.
« Les techniciens et les infirmières étaient formidables. Très clair sur le but du test, ce qu’ils recherchaient. Ils m'appelaient avant chaque rendez-vous pour me rappeler quoi préparer en termes de médicaments. Cela signifiait que le monde entier recevait ces appels parce que j'étais prêt à chaque test ».
– Femme de 70 ans, survivante d’un cancer du poumon
À quoi ressemble l’avenir ? Cette recherche nous a non seulement montré le labyrinthe dans lequel se trouvent actuellement la plupart des gens lorsqu'ils tentent de diagnostiquer une suspicion de cancer, mais elle a également fourni une vision claire de ce à quoi pourrait ressembler une situation future améliorée en matière de diagnostic du cancer au Canada. La figure ci-dessous offre un aperçu de ce à quoi nous envisageons le parcours de diagnostic des personnes au Canada qui enquêtent sur une suspicion de cancer.

Conclusion
Cette analyse environnementale a révélé des inefficacités dans le diagnostic du cancer au Canada, mais pour parvenir à un meilleur état futur, il ne faut pas repartir de zéro. Examinées dans leur ensemble, les conclusions sont encourageantes. Le rapport de recherche complet contient de nombreuses possibilités et bonnes pratiques qui, si elles sont adaptées, diffusées et mises à l’échelle en fonction des besoins des juridictions et des régions, constituent un excellent point de départ pour la réalisation d’un état futur plus souhaitable du diagnostic du cancer dans lequel ces sept résultats sont atteints pour tous. Le rapport complet sera publié à la fin de 2021.

Dirigée par des groupes de patients et des personnes ayant vécu une expérience du cancer, All.Can Canada est une plateforme nationale axée sur l’amélioration du diagnostic du cancer. Elle vise à simplifier l’accès à des diagnostics rapides, précis et délivrés de manière appropriée. All.Can Canada mobilise les intervenants gouvernementaux, les autorités sanitaires, les prestataires de soins de santé et les organisations de patients pour partager les principales conclusions et ressources avec l’écosystème du diagnostic afin d’améliorer les résultats pour les patients.